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Loi Duplomb : des corps et une démocratie empoisonnée

Mardi dernier, la loi Duplomb a été adoptée par l'Assemblée nationale. Cette loi autorise l'utilisation de pesticides aux effets désastreux pour notre santé et la biodiversité.

Alors que ses effets néfastes ont été dénoncés par 22 sociétés savantes médicales, la Ligue contre le cancer, les administrateurs et les personnels de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, la Confédération paysanne (3e syndicat agricole de France), la Fondation pour la recherche médicale, le Conseil scientifique du CNRS, la Fédération des régies d'eau potable, des centaines de médecins et de chercheurs, une majorité des députés a voté pour la loi Duplomb.

Il serait faux de dire que cette loi n'est dans l'intérêt de personne : l'industrie agroalimentaire, qui fait pression de tout son poids sur les élus via ses lobbys, à commencer par la FNSEA (1er syndicat agricole de France et connu pour sa proximité avec les grands patrons de cette industrie), va pouvoir poursuivre et exacerber un modèle d'agriculture mortifère pour tous les vivants mais bénéfique pour ses profits, jusqu'au jour où les sols seront vraiment morts.

Cette nouvelle offense est le symptôme d'un système malade dans lequel nous, citoyen·nes, ne pouvons que subir les décisions d'une "élite".

La démocratie représentative, et particulièrement la 5e République et son arsenal de dispositifs antidémocratiques (49.3, article 16) ne permet pas aux citoyen·nes de prendre des décisions conformes à leurs intérêts et aux enjeux actuels.

Alors que la France a connu le mois de juin le plus chaud de son histoire, que la pauvreté explose et que le pire est permis par une classe politique irresponsable, nous devons collectivement nous donner les moyens de tout réinventer.

Ce n'est qu'ensemble, en confrontant nos points de vue, en réfléchissant et en pensant l'intérêt de tous·tes que nous trouverons des solutions désirables aux problèmes complexes de notre époque.

Mais, c'est surtout un système politique permettant la prise de décisions collectives et redonnant un vrai pouvoir aux citoyen·nes qui permettra de rendre nos sociétés plus justes, plus résilientes et désirables pour tout le monde.

Un an après la victoire du Nouveau Front Populaire, la démocratie plus que jamais en danger